
Tout ça pour dire donc que nos nosférates de fin de semaine avaient entre les mains un réel héritage, avant de présenter aux yeux de tous Contra, l'album dernier né. Sera-t'il à la hauteur ? VW sera-t'il le 100.000ème groupe (valeur variable, selon la sensibilité de chacun) à trébucher sur la deuxième marche de l'escalier de la musicale machine ? La jaquette du disque a de quoi laisser perplexe. Une jeune femme blondo-rousse (qu'on me laisse réinventer les genres !), portant un polo Ralph Lauren jaune à manches courtes, se tient appuyée contre une porte. Le mur est clair et uni, et accentue davantage la pâleur de la photo. C'est tout.
Première écoute de l'album dans das conditions qui ne méritent pas de de s'y attarder : Myspace officiel du groupe, le son foireux et bourdonnant de mon PC portable. Caca. Amazon fut une fois de plus mon ami, et lorsque la fourgonnette noire estampillée UPS me livra l'objet des convoitises, je le tins d'une main tremblante, et le portai jusqu'à la chaîne hi-fi. Enfin.
Et ça commence. Le phrasé chancelant de l'ami Ezra, reconnaissable entre mille, ouvre l'album a capella pour une poignée de secondes. Puis arrivent sans crier gare guitares, batterie et xylophone Playskool. Ils sont revenus. Le premier morceau, Horchata (second single de l'album), sans être l'opening de l'année, tel un soufflé au fromage, ouvre l'appétit sans bourrer l'estomac. Simple et efficace, rien n'a changé. La suite est logique. White Sky et ses "woohoo" si perturbants au début, mais qui prennent au bout de quelques écoutes une place qui leur était finalement réservée depuis toujours. Le combo Holiday/California English s'écoute d'une traite, en en revenant aux origines : riffs rapides et parlé puissant. Taxi Cab et ses claviers choupinous semble vouloir sonner comme une transition. Mouais. Le morceau n'est pas chiant à proprement parler, mais j'ai désormais pris l'habitude de le zapper. Run et Cousins (premier single de l'album), qui suivent, redonnent un petit coup de pêche à l'album, et annoncent Giving Up The Gun. Pour moi, LE morceau de l'album. Dans ce morceau, j'ai pu trouver tout ce que j'aimais chez Vampire Weekend : le rythme, l'air, les passages instrumentaux et évidemment, le xylophone Playskool. Un titre que je assurément vais tenter de dénaturer et de saloper à la gratte, sous des prétextes minimalistes et lo-fi. Je ne sais ensuite pas quoi penser de Diplomat's Son et ses incessantes variations de rythme. Le début du titre est intéressant, mais les vampires s'égarent Saint Lazare, et le rendu final ressemble davantage à un medley qu'à une chanson aboutie. Je suis resté globalement frustré par ce morceau, pas loin de penser que le groupe a vu un peu grand sur ce coup-là. L'album se clot finalement sur un morceau toudoudou, comme le pokémon. Pas aussi mièvre qu'il en a l'air, dès l'apparition du piano, I Think You're a Contra ferme la marche sur une douce et belle note.
L'album dans sa globalité est finalement relativement homogène. Pas de morceau réellement mauvais, quelques titres sympas, un seul qui ressort de manière évidente du lot. L'objectif des quatre New Yorkais parait atteint, comme la tarte (liaison phonétique culinaire), sans sombrer dans la facilité. Contra, sans être transcendant, reste un disque, certes lascif, mais qu'il fait bon écouter allongé peinard, dans son pieu, ou dans sa voiture, à un feu rouge. Tranquille.
Vampire Weekend / Contra (XL Recordings) - Evaluation subjective : 6/10
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